Une belle invitation au voyage dans Ce Confidences de créatrice
La Team Sauvage revient avec une nouvelle rubrique : Confidences de créatrice. Focus sur les créateurs chouchous de nos vide-dressings…Avec l’adorable Céline de Sur le nuage de Meije. Merci d’avoir fait autant voyager La Team sauvage – quelques instants accordés près du marché des enfants rouges où Céline est présente chaque mercredi et vendredi. On vous laisse emprunter son itinéraire débordant de rêverie et de poésie.
Bonjour Céline, tu es la créatrice de sur le nuage de Meije, une petite présentation ?
J’ai grandi en région parisienne, j’ai deux masters : l’un en lettres modernes et l’autre en histoire de l’art. Autant vous dire que j’ai changé de vie une bonne dizaine de fois. Je travaillais avant au ministère des affaires étrangères, je suis ensuite partie vivre à Barcelone pour exercer à la francophonie du Québec. De retour à Paris je me suis établie à l’institut du monde Arabe. J’ai vite vu que ça n’allait pas du tout – la hiérarchie, le monde de l’entreprise. On est parti pendant 8 mois en voyage en Asie avec mon conjoint, on avait vendu l’appart, pris toutes nos économies…Là bas ça a été le déclic.
Je crée des bijoux à base de lin, des boucles d’oreilles, des colliers avec des pompons – j’accorde beaucoup d’importance à la matière qui est hypoallergénique, naturelle et qui ne demande peu d’eau à la culture. Le lin provient du sud de la France. Je vends également des petites boucles émaillées, des petits colliers, que je confectionne souvent sur le marché ou la journée quand je reste à chez moi.
Le nom de Meije est mon deuxième prénom, j’ai un papa alpiniste, j’ai toujours beaucoup aimé ce prénom. Certaines personnes de ma famille m’appellent d’ailleurs comme ça. Pour le nuage, j’avais l’envie d’un nom poétique. Cette idée de voyage avec la phrase sur mon site qui revient au début – « a-t-on déjà croisé deux fois le même nuage ? » – C’est une façon d’exprimer que mon projet est toujours en mouvement, qu’il y a toujours de nouvelles pièces et que je bouge d’endroit en endroit, quelque chose d’itinérant. J’essaye d’introduire mon univers dans l’ensemble de ma marque, les cartes de visites ont un petit nuage de découpé, les montgolfières représentent la vue qu’on retrouve généralement au levé du soleil en Birmanie lorsque les touristes veulent voir les temples du ciel.
Quel a été le déclic qui t’a fait te lancer ?
Je me souviens parfaitement du moment précis, nous étions dans un train en Birmanie et je me suis dit – j’aimerais trop ramener des petits bouts de voyages, des petites moments et pouvoir faire quelque chose avec ça à Paris. Nous étions en fascination devant l’artisanat, le savoir-faire birman, un coup de cœur qui m’a donné envie de tout ramener. Au bout de 8 mois, on est rentré, j’ai repris mon travail à l’institut du monde arabe. L’idée a fait son chemin, et finalement 4 mois après j’ai quitté mon travail, soutenue par mon compagnon, on a monté ce projet.
L’aventure était lancée, on a décidé de repartir, il nous a fallu un an pour préparer cette nouvelle escapade. Nous voilà au bout d’un an et pas mal d’inconscience, repartir tous les deux avec un scooter à acheter tous les bijoux qui nous plaisent. C’était assez drôle, on négociait, puis on envoyait ça par avion, par bateau, une partie par DHL on ne savait pas trop… Notre salon ressemblait à un entrepôt ! Après environ un an d’aventure, il me reste encore des stocks de notre voyage.
Et puis on est rentré au bout de trois semaines, et on s’est dit : « ça y est, c’est parti ! ». Les premiers temps j’étais tous les week-end aux puces de St Ouen et par la suite j’ai commencé à faire d’autres marchés. J’ai ensuite testé les vide-dressings, où je présente mes bijoux. J’accorde beaucoup d’importance à varier les sélections sur les différentes lieux où je vends. Petit à petit j’ai mis mes créations en avant, au milieu de celles dénichées au cours de mes voyages, et puis j’ai pris de l’assurance, au fil des petites victoires. Les gens ont aimé mes créations, et je trouve ça incroyable de voir mes boucles d’oreilles vivre sur quelqu’un d’autre.
Quelle est ta création préférée ?
Les créations que je préfère sont les petites boucles d’oreilles « kesa ». La couleur orangée du lin est typique de celle de la robe des moines bouddhistes du Laos. La forme triangulaire rappelle la silhouette des moines. C’est une couleur qui a beaucoup marché, alors que c’est une des plus simples que j’ai faite. L’histoire incroyable, c’est que lors d’un vide-dressing Violette Sauvage, Be magazine était présent, ils ont aimé cette création et j’ai eu la chance d’être dans la Box Be. J’ai du en faire 600 paires ! Mon compagnon, ma grand-mère, tout le monde m’était venu en aide. C’est vraiment un modèle que je refais et qu’on me demande régulièrement. Le nom « kesa » provient donc du nom de l’habit de ces moines.
Tu nous parlerais des pièces phares de ta collection que tu présenteras au Carreau du Temple ?
Ce qui marche le plus dans mes créations sont principalement les petits modèles pompons avec l’été qui arrive les filles osent plus les couleurs pastelles, flashy. Dans ce que j’ai ramené, sans hésiter, les bagues de Bangkok. C’est une petite dame qui les confectionne pour qui j’avais eu un gros coup de cœur.
Vous pourrez les retrouver lors du Fashion Flea Market. Et je tiens à le dire, j’accorde beaucoup d’importance à pratiquer des petits prix, que ce soit pour mes créations ou mes reventes. J’ai envie que les gens se fassent plaisir sans y laisser une moitié de salaire ! De plus, je travaille toujours avec des associations, par exemple 1 euro du prix de mes pompons est reversé pour aide et action. Actuellement je monte un projet avec un toit pour les abeilles pour développer les ruches en villes, j’ai également des contacts avec une association contre les violences conjugales faites aux femmes.
Quels sont les projets pour le nuage de Meije et toi à l’avenir ?
Les projets pour le Nuage de Meije sont nombreux. J’aimerai développer les points de vente. J’ai déjà la chance d’avoir une boutique à New-York qui vend mes créations. Pendant la Fashion Week à Paris, beaucoup viennent chiner des fringues françaises, deux filles ont craqué sur mes créations. Forcément la boutique se trouverait à Perpignan se serait beaucoup moins exotique !
J’ai également un projet avec un atelier, où je dessine des bagues avec Florence Azario, l’illustratrice de mes cartes de visite. On va créer trois petites bagues ayant pour thème le nuage, pourquoi pas en faire pour les hommes ? Le projet pour cet été, c’est le e-shop ! J’en charge mon chéri qui est Webmaster.
Et pourquoi pas animer un atelier Do-it-Yourself à un prochain vide dressing Violette Sauvage !
Aujourd’hui je ne regrette pas de m’être lancée dans cette aventure, mon envie de ramener ces petits moments de bonheur s’est concrétisée et chaque matin quand je déballe les bols que je vais vendre, je me rappelle du moment précis où je l’ai chiné, c’est un privilège !
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On espère que ce nouveau confidences de créatrice vous a plu ?
À bientôt pour le prochain confidences de créatrice ! xoxo